— Maman, ne pleure pas, je t’en prie. Nous n’avons invité personne de la famille à notre mariage, seulement quelques amis proches. Tu sais, nous n’avions pas d’argent et, après la cérémonie civile, nous sommes allés au restaurant. Tu sais que nous économisons pour un appartement. Ne t’inquiète pas.
— Comment ne pas m’inquiéter ? Tu es ma fille unique et j’ai été la dernière à apprendre la nouvelle de ton mariage. J’ai consacré toute ma vie à t’offrir une vie meilleure : j’ai payé tes études, ton logement et ta nourriture pour que tu puisses étudier dans une autre ville. J’ai été profondément blessée. Pour toi, je n’étais plus qu’une source d’argent. Dès que j’ai cessé de t’aider, il a semblé que tu m’avais oubliée.
La seule chose qui me console, c’est qu’elle a épousé un homme formidable : son mari. Je le connais bien ; nous nous sommes rencontrés lors de mon anniversaire et il m’a offert mon parfum préféré. Mais cela n’apaise pas ma douleur. Ma fille a poursuivi ses justifications :
— Nous avons célébré notre mariage uniquement avec un cercle restreint d’amis. Mais sur les photos, les parents du marié semblent si heureux. Comment faire pour ne pas être blessée ?
Quelques jours plus tard, ma fille et mon gendre sont venus chez moi.
— Maman, pardonne-nous, je t’en prie. Nous n’avons vraiment pas voulu te faire souffrir. Tu es la personne la plus importante pour moi et celle qui m’est la plus proche. Nous n’avions même pas prévu d’inviter les parents du marié : ils ont décidé de nous faire la surprise en venant à l’improviste, a expliqué ma fille en m’enlaçant. Honnêtement, je lui ai pardonné : après tout, c’est mon enfant. Les parents doivent toujours pardonner à leurs enfants, non ?
— Prépare-toi : nous allons au restaurant pour célébrer notre mariage.
