Elle a trouvé un mot glissé sous la porte. Ce qui y était écrit l’a poussée à forcer l’entrée du grenier.

Quand Émilie a déménagé dans le petit village anglais de Windermere pour tout recommencer après son divorce, le cottage qu’elle avait loué semblait cosy… mais étrange. Des murs en pierre, une cheminée en marche, des planchers qui grincent. Et une toute petite fenêtre de grenier qui ne s’ouvrait jamais. Les habitants l’appelaient « l’œil aveugle » de la maison.

— Personne ne monte là‑haut, — haussa les épaules le propriétaire. — L’échelle du grenier a été scellée il y a environ quarante ans. Ne faites pas attention.

Mais Émilie y faisait attention.

Chaque nuit, en préparant son thé ou allongée dans son lit, elle sentait un regard sur elle. Pas hostile, mais insistant. Comme si quelqu’un… ou quelque chose, attendait qu’elle le remarque.

Ça empirait.

Parfois, à exactement 3h07 du matin, la lumière clignotait. Et un jour, en regardant à travers la pluie, elle aperçut une silhouette à cette fameuse fenêtre du grenier.

« Le vent… une ombre… mon imagination », se répétait Émilie.

Jusqu’au matin où elle trouva un mot jauni sous la porte.
Juste trois mots, écrits d’une écriture tremblante :
« Elle a froid ».

Paniquée, Émilie appela de nouveau le propriétaire. Cette fois, elle insista pour qu’il vienne. Il arriva à contrecoeur, avec un pied-de-biche et une lampe torche :
— Bon, — grogna-t-il. — Ouvrons.

Ils ont forcé la porte barricadée du grenier. La poussière tombait, le bois craquait.

À l’intérieur, un vieux fauteuil à bascule…
Et derrière lui — un berceau.

Dans le berceau, recouvert de dentelle fanée, reposaient les petits os d’une fillette.

Une tragédie ancienne. Une âme oubliée. Un enfant jamais enterré.

Émilie appela la police. Le curé du village vint bénir la maison. Les restes furent enterrés au cimetière.

Depuis cette nuit, la lumière ne clignote plus. Plus personne n’apparaît à la fenêtre.

Mais Émilie pose toujours une couverture sur le rebord.

Par précaution.

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